Un état superposé dépend de la base utilisée pour le décrire puisqu'on le représente comme un vecteur d'un espace d'Hilbert. Par exemple l'état :

a | - 1/2z> + a | + 1/2z> ou a = racine carré de 1/2

est un état superposé suivant l'axe Z d'une q-particule de spin 1/2. Lorsque l'on effectue une mesure suivant l'axe Z on trouve soit l'état | - 1/2z> soit l'état | + 1/2z> avec une probabilité de 50%. Pourtant si l'on choisit une mesure suivant l'axe X, on trouve toujours le même état car en fait cet état est équivalent à l'état :

| + 1/2x>

La superposition est donc bien un artefact dû au choix de la base utilisée (donc ici de l'appareil de mesure). Ceci reste vrai quelque soit la complexité du système mais si l'état incorpore une intrication celle-ci reste présente quelque soit la base utilisée.

Un état intriqué est un vecteur d'un espace de produit d'espace d'Hilbert (au moins 2). C'est un état dit non séparable dont la propriété d'intrication ne dépend pas de la base choisie. Par exemple l'état intriqués de 2 q-particules de spin 1/2 :

a | + 1/2z, - 1/2z> + a | - 1/2z, + 1/2z> ou a = racine carré de 1/2

est un état de spin global égal à 0 qu'il est impossible de factoriser (voir nota). Et la mesure du spin d'une des 2 q-particules implique la connaissance automatique du spin de l'autre même si elles sont à de grandes distances l'une de l'autre (si aucune perturbation suffisamment importante n'est intervenue entre-temps).

Cette caractéristique est fondamentale. C'est pourquoi l'on peut considérer que l'intrication est le phénomène le plus important de la mécanique quantique, la superposition étant un artefact dû au choix de la base (les bases privilégiées sont en fait dépendantes du contexte). L'intrication est un phénomène non local dans le temps et dans l'espace bien que dans toutes les expériences effectuées on a pu montrer qu'il ne remettait pas en cause la relativité (échanges de résultats entre opérateurs). Dès 1936, suite à l'article EPR, Schrödinger l'avait bien compris mais il est vrai que la théorie des champs avec l'avènement de la théorie des intégrales de Feynman et leur exploitation graphique qui s'en est suivie peu après ont fait oublier ce phénomène fondamental. Depuis quelque temps l'utilisation concrète de l'intrication dans des applications pratiques l'a remise au goût du jour mais ses conséquences sur l'interprétation de la mécanique quantique n'ont pas été toutes mises suffisamment en avant.

Nota : un état est dit factorisable si l'on peut l'écrire comme produit d'état. Dans l'exemple il est impossible d'écrire le vecteur d'état considéré sous la forme : | 1> | 2> , le premier étant un vecteur d'état de la première q-particule, le second un vecteur d'état de la deuxième q-particule.